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Libération
Critique

Maillot jaune: Un Tour de France aux couleurs d'Epinal

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publié le 31 décembre 2001 à 2h06

Amaury Sport Organisation, la maison mère du Tour de France, a demandé à Gérard Rondeau de photographier le Tour 2001. On voit que Rondeau a travaillé dans le plaisir et dans le confort. Rappelons qu'il s'agit d'une commande. Qu'importe au fond, puisque le résultat est remarquable pour qui aime le vélo, les monuments aux morts, les cours de ferme, les nappes à carreaux, le céleri rémoulade et les bêtes de Chalosse. Evidemment, ce livre n'a pas été fabriqué pour causer du désagrément au Tour de France. Ce livre est à déconseiller aux fâcheux qui trouvent que le Tour de France est devenu trop ceci et plus assez cela.

Depuis le scandale Festina en 1998, le Tour a bien mal à son pauvre dos. Et puis il a tellement grossi ces dernières années, qu'il ne se voit même plus faire pipi. Mais un tel livre le consolera de tout. Car Gérard Rondeau a photographié un Tour toujours svelte, époque Jean Sablon. Ce n'est pas un reproche. C'est même une qualité, vu que le Tour, c'est toujours la plus belle tradition romaine au service d'un épiscopat cycliste qui cause latin à Lance Armstrong. Et rien que cela exige que l'on tire son chapeau. De toutes les manières, ce livre était promis au bonheur du lecteur. Il n'y a pas ici de sprinters déhanchés et de grimpeurs assoiffés. Non, rien que des gens au bord de la route, des images de spectateurs qui cassent la croûte et des portraits d'anciens champions un peu las (Rick Van Looy et ses yeux en amande, par exemple). Que dire de plus? Que c'est choue