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Libération

Du pur Daudet dans les alpes

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publié le 7 janvier 2002 à 21h36

Grenoble correspondance

L'alpiniste français Lionel Daudet s'est lancé l'un des plus beaux défis de l'histoire alpine. Il doit partir mardi matin à pied de Chamonix pour un périple d'un mois et demi durant lequel il va tenter de gravir seul les trois plus grandioses faces nord des Alpes: les Grandes Jorasses, le Cervin (ou Matterhorn, Suisse) et l'Eiger (Suisse). Sur ces trois incroyables murailles qu'il ralliera par ses propres moyens, à ski et en vélo, il a choisi les itinéraires les plus techniques, les plus ardus et austères: des «directissimes» modernes, le plus souvent en dévers, jamais répétées en solo hivernal. Cela l'obligera à recourir à l'escalade artificielle, à utiliser des points d'aide comme des pitons, des coinceurs, pour pouvoir progresser là où l'escalade libre est impossible. Chacune de ces trois ascensions lui demandera au moins une semaine, voire deux, durant lesquelles il sera entièrement seul, en autonomie, hissant chaque jour ses cinquante kilos de ravitaillement, de matériel de bivouac et d'escalade avec lui. Un style d'alpinisme hivernal marqué par la souffrance autant que par l'engagement, qui oblige l'homme à aller au bout de ses ressources physiques et mentales.

Inédit. La tentative de Lionel Daudet est doublement novatrice. Par les voies choisies tout d'abord: «Eldorado», une voie ouverte en douze jours à la Pointe Whymper des Grandes Jorasses par l'extraordinaire Valeri Babanov en juillet 1999, jamais répétée. «Aux amis disparus», une voie qui fr