Lens, Lille envoyés spéciaux
La rivalité entre les footballeurs lillois et lensois a toujours été intense. Entre querelles de clocher et volonté d'occuper le haut du pavé pour séduire les investisseurs locaux. Plongée dans le foot nordiste, à l'occasion du derby qui devrait opposer ce soir à Lille, si le terrain le permet, Lens, leader du classement, au Losc (4e).
Mardi, 17h30, stade Grimonprez-Jooris, Lille
Soudain, il est apparu. Durement touché pendant la trêve (côtes cassées et poumon perforé dans une chute à ski), Vahid Halilodzic, l'entraîneur du Losc, est, pour la première fois depuis son accident, revenu au centre d'entraînement pour parler aux joueurs. Dans la plus grande discrétion, mais tout le monde était au courant. Le coach bosniaque, sans doute opportunément rappelé, après la cuisante défaite de samedi à Montpellier (2-0), répète avec son accent inimitable que «football, c'est groupe». «C'est Lazare qui ressuscite», murmure un habitué. «J'ai bien vu qu'il souffrait», lâche un employé du club en baissant les yeux, encore ébranlé par la (très) brève apparition du saint homme. Demain, Halilodzic marchera peut-être sur l'eau. D'autant que le canal de la Deûle, qui borde le stade Grimonprez-Jooris et la caserne mitoyenne, est gelé. Le froid laissait planer un doute sur la tenue du match. Le staff lillois veut jouer coûte que coûte, contre l'avis du président. Le style de l'équipe, moins technique que celui de Lens, s'accommoderait mieux de conditions, disons, extrêmes