Melbourne correspondance
Le tennis a ses terres de mission. L'Afrique et l'Asie. Les convertis y sont encore rares. Une poignée de joueurs et de joueuses prêchent la bonne parole, dans leurs pays d'origine: Corée, Thaïlande, Taiwan, Maroc, Tunisie. Tous racontent la même histoire: le public les admire mais les autorités et les sponsors les ignorent. Certains, grâce à leur talent, leur travail, finissent par percer, telles les deux stars marocaines, Younes el-Aynaoui et Hicham Arazi: ils sont classés dans les 30 premiers mondiaux et ont passé le premier tour à Melbourne.
Le foot d'abord. Pour d'autres, le chemin est plus rude. C'est le cas du Thaïlandais Paradorn Srichapan, 22 ans, 83e mondial. Avec sa complice Tamarine Tanasugarn, il avait conduit la Thaïlande en finale de la Hopman Cup (compétition par équipes mixtes), à Perth, en 2000. Finaliste de son premier tournoi en janvier, à Chenaï (Madras), il a battu Sébastien Grosjean, en deux sets, au premier tour à Sydney. Champion d'Asie, il a été invité à Melbourne. Mais a perdu au premier tour, face à l'Argentin Guillermo Canas. «Le tennis commence à être populaire en Thaïlande, dit Paradorn Srichapan. Mais le premier sport, c'est le foot. Les gens nous reconnaissent dans la rue, Tamarine et moi. Nous sommes les deux athlètes professionnels les plus connus en Thaïlande. Ce n'est pas difficile, il n'y en pas d'autres! Il y a pas mal de tournois en Asie. Mais le problème est culturel. D'abord, il n'y a aucun sponsor asiatique po