Melbourne correspondance
Justine Henin, 19 ans, tête de série n°8, disputait samedi matin son 16e de finale contre l'Australienne Nicole Pratt, 45e mondiale. Poids plume du tennis (1,67 mètre pour 57 kg), la Belge joue un tennis de finesse, de toucher, construit et spectaculaire. Depuis 1996, elle est entraînée par un coach d'origine argentine, Carlos Rodriguez, 38 ans, ancien joueur pro. Il raconte six ans de travail, de succès et de complicité.
«La première fois que je l'ai vue jouer, elle avait 11 ans. Je n'avais jamais vu une jeune comme ça, avec un tel revers, un tel caractère, une telle volonté. Quand j'ai commencé à travailler avec elle, elle avait 14 ans. Avec mon expérience, je savais que ce serait très enrichissant mais c'était un défi. La chance que j'avais, c'est que je me suis entraîné avec des champions, comme Vilas. J'ai vu ce qu'ils ont fait pour y arriver. Je me suis dit, avec de la rigueur, du travail, de la discipline, on peut arriver à faire quelque chose. La première année a été très dure. On a tout regardé: comment elle mangeait, comment elle s'entraînait. Il a fallu tout construire; ça nous a pris trois ans pour tout mettre en place.
«Son modèle, c'est Martina Hingis. La finesse, elle l'a toujours eu, mais elle était comme tous les enfants qui ont du talent, un peu trop chipoteuse. Le tennis, il faut le jouer de façon efficace, trouver le bon compromis. Je lui ai dit: il faut avoir un coup fort, un coup qui fait mal, sinon tu ne fais rien. Son coup droit