Bamako (Mali) envoyé spécial
Depuis quelques jours, la capitale malienne n'a qu'un mot à la bouche: «CAN 2002». Il tient en trois lettres, mais se donne partout à voir. Et d'abord sous la forme de drapeaux maliens qui ornent voitures, deux-roues, devantures et, bien sûr, minibus de la Sotrama, principal moyen de transport des Bamakois. A l'arrière de l'un d'eux, un voeu, inscrit à la peinture: une finale opposant les «Aigles» maliens au Ghana, une des équipes africaines au plus glorieux passé avec quatre trophées continentaux. Désir de voir la sélection, dont l'unique titre de gloire demeure la finale de la Coupe d'Afrique des Nations perdue en 1972, siège parmi les grands du foot africain.
Mais autant que l'issue de cette compétition de taille, c'est le souci de voir le pays reconnu comme capable de l'accueillir qui préoccupe les Maliens. Depuis l'attribution en 1998, des centaines de kilomètres de routes ont été goudronnées, deux aéroports construits, le réseau de téléphone amélioré, cinq stades édifiés (1) par des entreprises chinoises. Vendredi, on repeignait encore les façades. Certains chantiers sont hors délais. Mais la Coupe a, elle, débuté à temps. Et sans encombre.
«Pas de pagaille». Samedi, les supporters ont investi dès le matin le Stade du 26 mars (2), enceinte flambant neuve de 50 000 places. Aux alentours, on propose cigarettes et chewing-gum, fruits et beignets, billets et attirail réglementaire: T-shirt tricolore (vert, jaune, rouge) à 500 francs CFA (0,76 euro