Eric Poulat (38 ans, arbitre international, septième saison en D1) et Ameziane Khendek (37Êans, promu cette saison) sont tous les deux chômeurs, situation qu'ils doivent à leur fonction d'arbitre, leurs employeurs n'ayant pas accepté d'aménager leurs horaires. Avec Dominique Fraise (34 ans, éducateur spécialisé, dans l'élite depuis quatre ans) et Claude Colombo (41 ans, prof de sciences éco, en D1 depuis douze ans, international), ils reviennent sur les grandeurs et surtout les servitudes de la fonction d'arbitre.
Est-il de plus en plus difficile d'arbitrer?
Eric Poulat: Depuis dix ans les enjeux vont grandissant dans le foot professionnel. Le comportement des acteurs a énormément évolué: joueurs, entraîneurs, présidents sont prêts à tout pour obtenir le gain d'un match. On en arrive parfois à une certaine bassesse et à des dérives qui gangrènent petit à petit le foot professionnel.
Claude Colombo: En bientôt treize ans de 1re Division, j'ai été témoin de ce basculement. La dégradation est extrêmement nette. La passion existait déjà autrefois, mais il y avait une sorte de convivialité, de respect de la personne humaine, ce qui est de moins en moins le cas aujourd'hui.Les clubs sont devenus de véritables entreprises. On est loin de l'époque où un président était une espèce de mécène qui donnait de sa personne ou de son argent pour véhiculer une image à laquelle toute une région s'identifiait. Aujourd'hui règne une logique de profit. Donc, seul compte le résultat.
Qui sont les plus difficiles à «tenir»: les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants?
Dominique Fraise:<