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Libération
Interview

«Ne surtout pas etre un contremaitre»

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publié le 25 janvier 2002 à 21h48

Un an après son titre mondial, l'équipe de France de handball se remet à l'ouvrage, au championnat d'Europe qui débute aujourd'hui en Suède, équipe détentrice du trophée. Rencontre avec le nouvel entraîneur des «Costauds», Claude Onesta, successeur de l'emblématique Daniel Costantini, mais qui entend créer sa propre partition.

Comment fonctionne cette équipe de France?

Il n'y a pas d'un côté les officiers et de l'autre les soldats. Mais des soldats et quelques voltigeurs. Des interprètes et quelques virtuoses. Mais tous sont soumis à la répétition des gammes. Le virtuose produit des gestes dans le jeu qui ne sont pas... reproductibles. C'est parfois proche de l'instinct. Et souvent le virtuose est incapable d'analyser ce qu'il vient de faire. C'est un geste non raisonné. Le travail de l'entraîneur consiste à trouver un état de jeu intermédiaire qui serait entre le génie et le rien. A ceci près que le génie est paradoxalement un handicap. C'est difficile de faire jouer des génies ensemble: il faut que l'équipe comprenne ce qu'ils veulent dire.

Jackson Richarson serait comme ça?

Je dirais plutôt qu'il y a les guides et les suiveurs, que l'on peut sous-diviser entre suiveurs dociles ou isolés. Jackson, par exemple, est un guide qui n'utilise pas le verbe, mais trouve quand même le moyen, à travers l'exemple qu'il donne sur le terrain, de lire le mode d'emploi pour tous. Mais il s'isole, comme les génies le font parfois. Il sent le jeu, comment dire? animalement et prend ensuite l'i