Menu
Libération
Portrait

Le grand saut du petit arrière

Article réservé aux abonnés
publié le 26 janvier 2002 à 21h49

Castres (Tarn) envoyé spécial

Quand il prend ses marques avant de tenter une pénalité, cela ne ressemble à rien de ce que l'on a pu voir auparavant sur un terrain. Il ne tourne pas le dos aux poteaux comme jadis Christophe Deylaud. Il ne redresse pas spasmodiquement le bréchet comme le Gallois Neil Jenkins. Il ne trépigne pas comme l'Argentin Gonzalo Quesada. Il entame une espèce de figure contemporaine, évoquant une chorégraphie cosignée Merce Cunningham et Robbie le Robot, vue de l'arrière-scène. «Robocop» est d'ailleurs le nom avancé par un journaliste local à l'un de ses confrères irlandais s'enquérant du sobriquet éventuel de cet insaisissable «hobbit» castrais appliqué à enquiller les buts contre le Munster, il y a deux semaines, lors de la dernière journée de la phase de poule de la Coupe d'Europe. «Je suis le premier surpris quand je me vois à la télé, reconnaît Romain Teulet. Cette façon de reculer, les bras tendus, n'est pas calculée, mais instinctive. Je pense qu'elle constitue une certaine forme de concentration.»

Filière classique. La méthode est efficace, puisque depuis le début de la saison et avant le quart de finale européen, samedi contre Montferrand, Romain Teulet a inscrit quelque chose comme 210 points (lui-même ne le sait pas précisément) pour Castres, toutes compétitions confondues (Championnat, Coupe d'Europe, Coupe de la Ligue).

«Honnêtement, c'est un joueur qui nous a apporté beaucoup plus que nous ne l'escomptions, avoue le coentraîneur Jean-François