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Libération

De l'art de maîtriser son adversaire

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par Daniel JEANDUPEUX
publié le 28 janvier 2002 à 21h49

Daniel Jeandupeux a été entraîneur de Strasbourg (1995), puis de Caen, avant d'en devenir le manager général jusqu'en 2000. Pour «Libération», il dissèque le jeu du Sénégal.

Jusqu'ici, le Sénégal a joué dans deux systèmes de jeu différents. En 3-5-2 contre l'Egypte. En 4-4-2 contre la Zambie. Ce qui démontre qu'une organisation rigide n'est pas la tasse de thé du technicien français Bruno Metsu. La souplesse du mode d'emploi permet une adaptation à l'adversaire, mais supprime la possibilité de recourir à des automatismes. En match d'ouverture de la Coupe du monde, contre la France, son 4-4-2 pourra se transformer pour coller à la réalité française. Bruno, extraverti, volubile et chaleureux, alignera 3 ou 4 vrais défenseurs pour contrer les champions du monde.

L'équipe a rencontré des problèmes au Mali, face à des adversaires techniques, capables de faire courir le ballon et de le conserver, comme les Egyptiens, habiles dans les attaques construites en évitant l'impact physique. Problèmes aussi face à la Zambie, habillée de jaune et de noir, essaim d'abeilles joueuses et magiciennes, qui multiplie les piqûres douloureuses par un pressing effréné pour récupérer le cuir, et les farandoles à l'esprit farceur pour le subtiliser, tel un torero qui s'efface devant la charge d'un taureau furieux. Les Sénégalais, habitués aux championnats européens (les onze titulaires du match contre l'Egypte jouaient dans l'Hexagone), n'auront pas les mêmes problèmes contre la France.

Avec Henri Cama