Melbourne correspondance
Surprenant tournoi. Surprenant vainqueur. Le Suédois Thomas Johansson, 27 ans, a une bouille de Tintin rouquin. Seuls les spécialistes savaient qu'il joue excessivement bien au tennis. Lui-même, pourtant, avait avoué, avant la finale, qu'il n'aurait jamais cru aller si loin. Hier, en jouant le match de sa vie, il a battu le favori, le Russe Marat Safin (3-6, 6-4, 6-4, 7-6). «20 à 25 joueurs peuvent gagner à Melbourne», avait prédit, avant le tournoi, le jeune Américain Andrew Roddick. Il n'était pas loin du compte. Thomas Johansson, n° 18 mondial, était tête de série n° 16 pour l'Open d'Australie, où il tentait pour la 25e fois d'accrocher un succès en Grand Chelem.
Fond de court. Johansson est un joueur complet, tonique, qui maîtrise parfaitement le tennis d'attaque du fond du court, perfectionné par André Agassi, et pratiqué par la plupart des joueurs du circuit. Sur le papier, Safin est largement au-dessus du Suédois. Il possède les mêmes coups, nettement plus efficaces: plus de puissance dans les services, de meilleurs retours, un meilleur jeu au filet, un meilleur revers, des balles plus rapides. Le Russe a également pour lui un physique de colosse (1,93 m, 88 kg) face au poids moyen suédois (1,80 m, 74 kg). Safin a montré qu'il possédait un mental de champion, en dérouillant Pete Sampras en finale de l'US Open en 2000, et on prédit qu'il sera un jour le patron.
Melbourne comptait sur cette dernière star pour redonner du piment à tournoi décimé par