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Libération

Varenne, toujours royal

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publié le 28 janvier 2002 à 21h49

Nul suspense hier à Vincennes au Prix d'Amérique. Le crack italien, Varenne, dit Il Capitano, a récidivé, menant la course quasiment de bout en bout, et laissant l'impression folle dans l'ultime ligne droite d'évoluer dans un monde à part de celui de ses 17 concurrents. A quelques heures du départ, il suffisait d'être devant son box pour s'en rendre compte. Son entourage, ses fans, ses journalistes, ses gardes du corps sont là. Ils sourient, rient et caquettent joyeusement. Avec, dans les yeux, des pétillements qui laissent penser qu'ils ont commencé à sabrer la victoire. Mais c'est surtout le visage du champion qui nous renseigne sur son état. Il est attaché, concentré, le poil lustré, les oreilles bouchées par du coton pour l'isoler du bruit.

Pointe de flèche. A l'évidence, il sait qu'il va prendre son 60e départ et remporter sa 50e victoire. On peut le voir dans ses yeux, ronds, grands, baignés d'une immense douceur. Il vous lance parfois une oeillade, mais, très vite, on perçoit qu'il tente de faire abstraction, d'oublier tous ces hommes qui devant son box sont heureux, certains de sa force. Nul stress ne se lit sur son visage. Son front porte une tache blanche, le dessin d'une pointe de flèche, son toupet est finement tressé et, à ses membres, sa palefrenière, Iina Rastas, s'active. Elle aussi est souriante, décontractée. Cependant, la blonde jeune femme, régulièrement, adresse une tape amicale, un mot d'encouragement à son animal qui aussitôt pivote ses oreilles vers el