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Libération

Les Bleus bafouillent leur latin

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publié le 4 février 2002 à 21h57

En jargon journalistique, cela s'appelle «rendre un mauvais papier». Dans le show-biz, on évoque pudiquement «une prestation scénique en demi-teinte». En sport, c'est le terme «contre-performance» qu'on emploie le plus volontiers. Connu pour son opposition viscérale à l'utilisation de la langue de bois, Bernard Laporte, entraîneur déconfit d'un XV de France anormalement poussif (pour avoir peut-être trop décanté son rugby champagne de l'automne, jusqu'à le transformer en rugby spumante), va plus loin, qui n'hésite pas à parler de «contre-publicité»: «Le premier rôle de l'équipe de France de rugby consiste à assurer la promotion de son sport. Or, face aux Italiens, nous avons failli. Je suis désolé du spectacle décevant que nous avons offert au public. Moi-même, dans les tribunes, je me suis fait chier.»

«Rançon de la gloire». A entendre l'acte de contrition du coach national, relayé par le mea-culpa de Frédéric Michalak, remplaçant malheureux de Fabien Galthié au poste de demi de mêlée, à l'adresse de son ouvreur Gérald Merceron («je me dois de lui présenter mes excuses pour ne pas lui avoir offert le ballon dans de meilleures conditions»), on se dit que, décidément, les mentalités ont changé dans l'univers du rugby français, où longtemps a dominé l'idée que seule la victoire importait. Désormais, après avoir favorablement impressionné le public grâce au courage affiché lors de cette tournée d'été sud-africaine programmée comme un chemin de croix, puis gagné définitivement sa