Le petit monde d'Ovalie, aux impatiences aiguisées par les prouesses de novembre, retrouvait samedi son cher tournoi et promettait aux tricolores une reprise en douceur face à un rugby italien au déclin unanimement annoncé. L'occasion était belle d'une répétition générale des gammes et d'une mise en place de morceaux choisis, destinées à roder au mieux la machine bleue en prévision des joutes futures. Mais le scénario fut loin de ressembler à la logique attendue. Deux minutes de jeu, deux fautes françaises; un carton jaune dans la foulée de multiples fautes de main et un score de 12-3 en faveur de l'Italie à la 25e minute! On avait rêvé d'une entame plus grandiose.

Certes, les Bleus ont la tête de l'équipe sûre de son fait et de sa victoire: une mêlée granitique et érosive, conjuguée au talent de Damien Traille, grande révélation de la saison, et au faible niveau de son adversaire ­ réduit à d'incessants expédients défensifs ­, lui permet de battre la campagne. C'est d'ailleurs avec le premier carton jaune des Azzurri que les tricolores trouvent le chemin de l'essai, après un enchaînement tout en rythme, perforations et libérations rapides. A quatorze, les Italiens encaissent en dix minutes un cinglant 13-0. Quoique cahotante, la messe est déjà dite.

Il aurait fallu alors, face à des adversaires courageux et enthousiastes, plus turbulents qu'ambitieux, retrouver les vertus manifestées en novembre. Mais lorsque humilité, conviction et concentration ne sont pas au rendez-vous, l