Menu
Libération

Les pronostics aveugles de Jacques Rogge

Article réservé aux abonnés
Le patron du CIO s'attend à dix cas de dopés à Salt Lake City.
publié le 6 février 2002 à 22h00

L'histoire des Jeux d'hiver n'est pas riche en cas de dopage: cinq depuis l'instauration des contrôles, en 1968 à Grenoble, le dernier (un hockeyeur polonais à la testostérone) remontant à 1988 à Calgary. Et parmi ces cinq aucune star. Plutôt des obscurs. Genre fondeur mongol. Jacques Rogge, le nouveau président du CIO, qui a fait de la lutte antidopage l'une de ses priorités (lire aussi en dernière page), a estimé qu'il fallait «s'attendre à environ dix cas à Salt Lake City». Il y a deux manières d'entendre ce pronostic. D'abord, qu'il y aura deux fois plus de contrôles positifs à Salt Lake que lors des neuf derniers Jeux d'hiver réunis, ce qui prouverait que le CIO s'est enfin décidé à lutter contre le dopage. Ensuite, que Rogge, moins d'un an après son élection, n'a pas mis longtemps à retomber dans les travers de son prédécesseur, Juan Antonio Samaranch, en la matière.

Image. De la part du président du CIO, présager le nombre de dopés, c'est comme fixer un quota. Ni trop bas, pour ne pas être accusé de laxisme. Ni trop élevé, pour ne pas «ternir l'image des Jeux». C'est maladroit quand on communique sur les «Jeux les plus propres de l'histoire» avec 800 contrôles effectués sur place (avant et pendant les compétitions) sur quelque 2 500 athlètes, sans compter les 850 contrôles sanguins préalablement effectués sur les participants aux épreuves d'endurance.

Suivant la logique comptable de Rogge, le taux d'athlètes dopés serait donc de 1,2 %. Ridiculement bas. Surtout que tous