Bamako correspondance
«Je vais ramasser des cail-loux et les jeter !» Rose Camara, réceptionniste de l'hôtel Mandé de Salif Keita, menace, mi-sérieuse, mi-rieuse, de lapider l'arbitre si le Mali ne se qualifie pas pour la finale de la Coupe d'Afrique des nations cet après-midi à Bamako face au Cameroun (1). La tension ambiante a encore augmenté autour de l'équipe nationale. Pendant ce temps, à vingt kilomètres du centre de Bamako, retranché dans le centre technique national, immense plaine de jeu ceinte de grillages et de murs, plantée de quelques bâtiments plus fonctionnels qu'esthétiques, les Aigles du Mali se préparent dans le calme.
«Je suis un ami.» L'entrée dans les lieux est aisée. Une accréditation et un petit mot : «Je suis un ami» suffisent à se retrouver devant la porte du «directeur». Henrik Kasperczak, international polonais (65 sélections), devenu Henri depuis qu'il a acquis la nationalité française, entraîneur de l'équipe nationale, est content de la visite : «Nous sommes bien installés, mais nous nous ennuyons un peu.» Le salon est simple : table, canapé et fauteuils de rotin, télé et magnétoscope. La chambre à coucher jouxte cette pièce. La climatisation, qui rend malade, est éteinte. Cheveu blanc et visage hâlé, jambes allongées sur le divan, Henri Kasperczak, 55 ans, vingt-deux ans de banc de touche, parle plus facilement de ses galères, de son travail de mise en place que de ses succès. Il a apprécié ses quatre ans passés à la tête de la sélection tunisienn