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Libération

Le scandale qui fit trembler l'Olympe

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publié le 7 février 2002 à 22h05

Après vingt ans de règne, par une très chaude journée de l'été moscovite, en juillet dernier, il a cédé sa place à Jacques Rogge sous les vivats. Pourtant, Juan Antonio Samaranch a bien failli quitter le CIO par la petite porte. Déshonoré, emporté par l'affaire des pots-de-vin de Salt Lake City. Face à ce scandale révélé par les médias américains en novembre 1998 et sans précédent dans les annales de l'olympisme moderne, la direction du CIO a d'abord fait le gros dos. Mais le 11 décembre suivant, un des barons du comité, le Suisse Marc Holder, candidat malheureux face à Samaranch en 1980, dénonce à son tour plusieurs de ses pairs, coupables selon lui d'avoir monnayé leurs votes pour la capitale mormone lors du processus de désignation en 1995.

Certains auraient fait financer les études de leurs enfants aux Etas-Unis, d'autres simplement encaissé du cash. Et de chiffrer le montant de la corruption entre 500 000 et 2,3 millions d'euros. La déclaration de ce grand bourgeois, passionné de bridge, responsable de la coordination des JO de Nagano quelques mois plus tôt et chargé de celle de Salt Lake City, fait l'effet d'une bombe. Bien que la révélation en tant que telle ne surprenne pas véritablement les observateurs de la chose olympique.

Sept incorruptibles. Dès 1992, sans que la forteresse dirigée par Samaranch en soit sérieusement affectée, la presse allemande avait divulgué d'étranges fiches établies à la demande du comité de candidature de Berlin pour des JO d'été. On y trouv