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Libération

Joubert, le petit «canard» se mue en cygne

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publié le 12 février 2002 à 22h12

Du haut de ses 17 ans, Brian Joubert se présente comme un patineur artistique vraiment amateur. Il sera peut-être le seul dans ce cas à être cette nuit sur la patinoire de Salt Lake pour le programme court. Il y a trois semaines, à part son coach et ses potes du club SPCG Poitiers, personne ou presque n'avait jamais entendu parler de lui. Pour ce jeune homme, tout s'est joué à Lausanne le 14 janvier à l'occasion des championnats d'Europe.

Sélection. Ce jour-là, lors des qualifications, il réalise un quadruple boucle piqué ­ la plus grosse difficulté technique ­ et atterrit plus tard sur la troisième marche des championnats d'Europe. Ce qui lui vaut aussitôt une première sélection olympique. S'il envisageait de participer aux Jeux, c'était plutôt en 2006, à Turin. Ce rendez-vous à Salt Lake City, personne ne l'avait vraiment prévu. Pas même Véronique Guyon, son entraîneur, qui, enceinte de huit mois, ne l'accompagne pas aux Etats-Unis. Situation peu banale dans un sport où les athlètes sont pouponnés jusqu'à en perdre leur âme. Les Jeux, l'absence de son coach, il évacue d'un philosophique: «Tout arrive en même temps.» Loin de Paris, camp de base des autres membres de l'équipe de France, c'est à Poitiers qu'il s'entraîne.

C'est là qu'il est monté sur des patins pour la première fois. A 4 ans. Véronique Guyon, son entraîneur de toujours, se rappelle ses débuts: «On aurait dit un canard, il ne glissait pas, il marchait maladroitement sur la glace.»

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