Salt Lake City envoyé spécial
Début décembre, en a bordant le Critérium de la première neige à Val-d'Isère au retour de la tournée nord-américaine, Carole Mon tillet avait crânement fait face à ses nouvelles responsabilités. C'é tait la première fois que l'équipe de France féminine revenait skier en Europe depuis la mort de Régine Cavagnoud. Avec courage et sincérité, Montillet avait accepté de parler de l'accident. De ce que cet événement avait changé dans sa vie et dans celle de l'équipe.
Cauchemar. Puis elle avait exorcisé quelques démons. Elle reconnaissait qu'avoir pu partager sa peine et ses interrogations lui avait fait du bien. Mais à 28 ans, on gamberge plus qu'à 20 ans. Sans rien demander à personne, Montillet s'est retrouvée désignée d'office comme la «chef de file» d'une équipe désorientée. Ce statut qu'elle n'a jamais revendiqué, elle le doit plus aux dix saisons de Coupe du monde qu'elle a dans les jambes qu'à son caractère. Et cela lui pèse.
Malgré les bons résultats obtenus en début de saison, avec notamment une 2e place dans le premier Super-G de l'année à Lake Louise, et le travail accompli avec deux psychologues, il apparaît évident que Carole Montillet n'a pas encore digéré le choc subi le jour de l'accident de Cavagnoud. C'est elle qui, la première, est arrivée sur les lieux du drame, et ce qu'elle a vu sur la piste hante désormais ses jours et ses nuits. Quelques-uns de ses proches confirment qu'elle ne trouve plus le sommeil. Pour Montillet, cette saison