En parler très peu, y penser encore moins. A l'heure de la première sortie de l'année, ce soir au Stade de France contre la Roumanie, la perspective de la Coupe du monde 2002 ne tourmente guère les Bleus. A une centaine de jours de l'ouverture, les objectifs de leurs équipes respectives demeurent, assurent-ils en choeur, la priorité. «On est tous très concentrés en club et là, on retrouve l'équipe de France, qu'on avait un peu oubliée, glisse le capitaine Marcel Desailly. C'est plutôt notre entourage qui nous en parle. On n'arrive pas, nous, joueurs, à se projeter vers la Coupe du monde.»
Pas d'anticipation. En discutent-ils entre eux ? «Jamais», affirme le latéral du Bayern Munich Willy Sagnol. «Les joueurs ont vu le tirage, pris des renseignements auprès de leurs coéquipiers, mais c'est tout.» L'obligation de résultat imposée par les clubs, souvent engagés dans trois compétitions, n'incite guère à l'anticipation. Pourtant en concurrence pour un poste au milieu avec Johan Micoud et Youri Djorkaeff, transféré hier de Kaiserslautern à Bolton (17e de la D1 anglaise), Eric Carrière ne se ménage pas : «Je n'ai pas envie de lâcher des matchs en club pour être mieux physiquement en fin de saison. Il y a tellement de choses à gagner avant le Mondial...»
Insouciance apparente. Pas question, donc, de s'économiser. «Essayer de gérer sa saison en fonction d'une Coupe du monde, ce serait la plus grosse erreur, estime Sagnol. Je me donne à fond pour le Bayern pour être prêt en fin d'année.