Selon que des tableaux sont placŽs ˆ touche-touche ou isolŽs sur leur cimaise, le spectateur qui les observe ne verra pas la m?me chose. L'exposition de la Royal Academy a choisi la premi?re option. Ce type d'accrochage s'adapte parfaitement ˆ une vision historiciste. Les peintures s'agglutinent comme s'entassent les notes en bas de page d'un manuel universitaire. L'oeil a tendance ˆ contr™ler la pertinence des exem ples proposŽs alors que, devant une toile aurŽolŽe de vide, il aura plut™t envie d'entrer en contemplation. ÇParis capital of the ArtsÈ distribue les salles d'exposition comme les chapitres d'un livre. De ce point de vue, la lecture du catalogue est plus efficace que la visite du musŽe.
TirŽ vers le bas. Deux autres inconvŽnients sont inhŽrents ˆ cet accrochage. Le premier est rŽtinien, le second esthŽtique. Quand deux oeuvres sont juxtaposŽes, c'est toujours la plus faible qui tire la meilleure vers le bas. La loi du moindre effort isole le plus petit commun dŽnominateur et rŽduit donc la complexitŽ du chef-d'oeuvre aux param?tres appauvrissants de la crožte.
L'inconvŽnient esthŽtique con siste, en utilisant les toiles comme simples documents, ˆ laisser croire qu'elles se valent toutes, pourvu qu'elles traitent du m?me sujet. Fougeron et Picasso n'ont-ils pas tous les deux dŽnoncŽ les crimes du fascisme? Mais ils l'ont fait chacun ˆ leur mani?re, ce qui, malheureusement pour le premier, fait toute la diffŽrence.
Illustration. En faisant de l'Histoire (avec un grand