Un juge-fusible a sauté. Parce que sont apparues au grand jour à l'occasion de l'épreuve de patinage par couples aux JO de Salt Lake des pratiques qui gangrènent la discipline depuis longtemps. Au point que certains s'interrogent sur l'opportunité de maintenir le patinage comme sport olympique. Citius, altius, fortius (plus vite, plus haut, plus fort), l'idéal du bon M. de Coubertin serait régulièrement galvaudé sur la glace.
Accusations. La patineuse française Sophie Moniotte le dénonçait dans un livre, les Patins de la colère, il y a trois ans. Elle dénonçait «les alliances et transactions entre instances nationales, entraîneurs et juges». Sophie Moniotte aurait été victime du système plusieurs fois. Notamment à Nagano, où associée à Pascal Lavanchy en danse sur glace, elle avait fini 11e, alors que les Français s'attendaient au six ou septième rang.
Dans une discipline où la hiérarchie évolue à petits pas, ce brutal déclin avait suscité un certain étonnement. A l'époque, Sophie Moniotte avait accusé la Fédération française des sports de glace de les avoir sacrifiés, dénonçant «une stratégie politique» pour faciliter la promotion de l'autre couple français, Marina Anissina-Gwendal Peizerat (qui s'était classé troisième). Ce même couple que le deal franco-russe de Salt Lake était censé favoriser. Au Japon, la Russe Natalia Doubova, entraîneuse du couple canadien Shae-Lyn Bourne-Victor Kraatz, quatrième, avait dénoncé un axe Paris-Moscou pour assurer le bronze à Anissina et à