à Salt Lake City
La carrière de juge de Marie-Reine Le Gougne s'est peut-être achevée vendredi à Salt Lake City. Cloîtrée dans son hôtel, assiégée par les équipes de la télévision canadienne, la Française ne quitte plus sa chambre. Sa seule déclaration, à l'heure actuelle, depuis la sulfureuse finale de l'épreuve par couples: une lettre à la Fédération internationale de patinage dans laquelle elle affirme avoir jugé «en [son] âme et conscience».
Bridée. Marie-Reine Le Gougne, 42 ans, est devenue juge internationale de patinage pour retrouver un milieu qu'elle avait connu petite. A 6 ans, elle patine déjà. Sa famille déménage à Strasbourg. Son père est un ex-officier de l'armée. Sa mère ne travaille pas. Marie-Reine patine. Plutôt bien. Elle devient vice-championne de France junior, puis troisième du championnat senior en 1974. Mais elle se sent bridée, cantonnée à une place qui lui pèse et qu'elle refuse d'accepter. Ecoeurée par cette hiérarchie qu'elle pense immuable, elle quitte le milieu trois ans plus tard.
Mais que faire à 16 ans lorsque l'école ne s'est faite que par correspondance, entre deux entraînements. Elle se tourne vers le professorat de gym, mais n'a pas le courage de continuer. Son ami d'alors est banquier, pas de problèmes d'argent donc. Elle retourne vers les patinoires, mais pas pour s'entraîner. Cette fois, c'est la place de juge qu'elle vise. Un rôle qu'elle décroche après sept ans de classes. Elle grimpe les échelons, régionaux puis nationaux, jusqu'à ce q