L'équipage de Geronimo a quitté l'arsenal de Brest hier après-midi sous un ciel voilé. Après une nuit en mer, le trimaran skippé par Olivier de Kersauson devait couper cette nuit la ligne de départ fictive (Ouessant-cap Lizard) du trophée Jules-Verne «entre minuit et trois heures du matin». Geronimo et ses onze hommes partent pour un tour du monde de 45 000 km en passant par les caps de Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn.
«Les conditions pour appareiller vont être douces, sans stress, prévoit Olivier de Kersauson. Nous allons effectuer les derniers réglages en rade, et nous devrions être par le travers de la pointe Saint-Mathieu vers 18 heu res. A la tombée de la nuit, Geronimo se positionnera au nord de la ligne et nous prendrons nos dispositions en fonction du vent et des courants, l'objectif étant de nous dégager d'Ouessant avec un courant favorable.» Le skipper ne cache pas son plaisir de larguer les amarres: «Je ne suis jamais parti dans des conditions aussi exceptionnelles. Le plus souvent, j'ai attendu des jours et des jours une météo favorable et quitté Brest dans des conditions hostiles. Aujourd'hui [hier, ndlr], la fenêtre est tellement formidable que j'ai du mal à y croire. C'est le bonheur. Nous allons vite avoir 30 noeuds de vent de nord; Geronimo pourrait atteindre La Corogne en dix-huit heures.»
Contraintes. Olivier de Kersauson détient ce trophée depuis 1997, en 71 jours et 14 heures. A cette époque, avec son équipage (sept hommes, contre onze cette fois), il ava