Des performances décevantes ont convaincu l'Américaine Picabo Street et la Suédoise Pernilla Wiberg de raccrocher leurs skis. Alors qu'elle espérait briller devant son public à l'occasion de ses derniers Jeux, Picabo s'est classé à la 16e place de la descente, son principal objectif. Picabo (prononcez Pikabou) tient ce prénom de ses parents qui, ayant participé au phénomène hippie, admiraient le mode de vie des Indiens, au point d'appeler leur fille Peek-a-boo, soit littéralement «eau scintillante», bientôt traduit en anglais par Picabo, qui est aussi une ville de l'Idaho proche de Triumph où est née la championne américaine.
Comme un garçon. La famille Street vivait dans une ferme isolée et Picabo y a passé l'essentiel de son enfance, jouant la plupart du temps avec les neuf garçons de son village de trente habitants. Puis elle s'est retrouvée sur des skis dès l'âge de 5 ans, et s'est mise à la compétition dès 7 ans. Dix ans plus tard, elle intégrait l'équipe américaine de ski alpin. Pas pour longtemps. Dès sa première saison de compétition, elle se blessait gravement aux ligaments du genou droit. Mais la persévérance est un des traits de caractère de cette jeune fille au visage joliment envahi de taches de rousseur et au sourire permanent.
En 1992, Picabo intègre le plus haut niveau en Coupe du monde et ne s'aligne que dans les super-G et les descentes avec succès. A la surprise générale, elle décroche la médaille d'argent de descente aux Jeux de Lillehamer en 1994. Dans la