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Libération

La vie sous état de siège s'organise

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publié le 22 février 2002 à 22h21

On revoit en ville quelques barbus, chapeau de peau enfoncé sur le crâne, rappelant ces trappeurs qui, il n'y a pas si longtemps, venaient se ravitailler à Salt Lake City. Près du State Liquor Store, à quatre blocs du temple mormon, ils traînent sur le parking, à quémander quelques cents. D'autres, plus au fait du commerce qui a provisoirement envahi la ville, se sont mis à la revente de billets, parfois périmés, ou de copies de pin's officiels. Quoi de plus naturel lorsqu'on sait que ces petits bouts de métal colorés se troquent et s'arrachent à plus de 20 dollars (23 euros). La police, habituée à quadriller le centre-ville, ferme un peu les yeux, même si le FBI a comptabilisé plus d'une cinquantaine de saisies de marchandise olympique de contrebande, dont plus de 30 000 pin's. Rob Evans, officier de police de Salt Lake, fait le pied de grue à un carrefour stratégique: «Il y a deux fois plus de monde que d'habitude, mais il semble que le nombre de délits ait baissé.»

Evans avoue aussi que la police a eu des consignes de souplesse: «On essaie d'être plus gentil. Il y a beaucoup d'étrangers et ils ne s'habituent pas aussi vite qu'on le voudrait.» Assis dans sa voiture de police en plein milieu d'un croisement, Evans relève ses lunettes: «Les premiers jours, chacun était sur ses gardes, sortait moins ou n'approchait pas trop près des sites, explique-t-il. Maintenant, la population a repris une certaine confiance. Car tout s'est bien passé jusqu'ici. Cela a dû les rassurer.»

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