Salt Lake City envoyé spécial
Un peu déçu, mais beau joueur, l'Américain Bode Miller a été l'un des premiers à complimenter le vainqueur du slalom olympique: «Aujourd'hui, il fallait skier à un niveau olympique et Vidal a su le faire. Il était en confiance. Il mérite sa victoire. Je ne voulais pas me contenter d'arriver en bas. J'aime savoir que j'ai skié à fond. Je n'ai pas de regrets à avoir, je repars avec deux médailles.»
Jean-Pierre Vidal n'en rapporte qu'une de Salt Lake, mais elle représente beaucoup. Le Français revient de très loin (Libération du 23 et 24 février).ÊEn 1999, lors de la descente des championnats de France à La Clusaz, Vidal fait son retour à la compétition après une blessure (rupture des ligaments croisés du genou gauche) qui l'a tenu éloigné des pistes pendant trois ans. Cette fois, c'est pire. A la réception d'un saut, les ligaments de ses deux genoux lâchent. La suite est un calvaire: plusieurs semaines dans une chaise roulante et une rééducation pénible et interminable. Vidal se dit que s'il revient sur des skis ce ne sera pas pour faire de la descente. Ce n'est qu'en janvier 2001 qu'il entend à nouveau le «clac» familier des chaussures de ski que l'on chausse sur des fixations.
Première en Slovénie. C'est sur des skis devenus beaucoup plus courts pendant son absence qu'il retrouve de bonnes sensations. Surtout entre les piquets de slalom. Il répète souvent: «J'ai l'impression de voler.» Comme lors de sa première victoire en slalom, à Kranjska Gora (