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Libération

Lionel Daudet perd la guerre du froid

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publié le 25 février 2002 à 22h23

Zermatt (Suisse) et Grenoble

envoyé spécial

Le Cervin et l'hiver sont venus à bout de la détermination de Lionel Daudet. L'alpiniste des Hautes-Alpes, 34 ans, a échoué dans sa tentative de trilogie hivernale alpine en solitaire (Libération des 7 et 28 janvier). Souffrant de gelures aux dix orteils et à deux doigts, il a été évacué en hélicoptère vendredi vers Berne puis transféré au CHU de Grenoble. Son moral est excellent, même si des amputations partielles ne sont pas exclues. Des examens plus poussés permettront d'en savoir plus demain. En attendant, il plaisantait hier en exhibant ses pieds emmaillotés: «Je me la joue Lachenal...», dit-il, en référence au vainqueur français de l'Annapurna en juin 1950, qui avait dû être amputé.

Parti à la mi-janvier de Chamonix, Lionel Daudet voulait gravir, dans la foulée, les trois plus belles faces nord des Alpes (Grandes Jorasses, Cervin et Eiger) par des voies «directes», extrêmement difficiles et jamais empruntées sans assistance radio. Après avoir gravi Eldorado aux Grandes Jorasses, dans le massif du Mont-Blanc, il avait rallié à ski puis à vélo la ville de Zermatt (Suisse valaisanne) au pied du Cervin et de ses 4 478 mètres d'altitude.

13 février: la face nord glacée

La face nord n'est alors pas belle à voir. Très peu enneigée, elle laisse apparaître roche et glace grise dans toute sa première partie. Mais il en faut plus pour effrayer «Dod» qui, neuf jours plus tôt, a fêté son 34e anniversaire. Lesté de ses cinquante kilos de matéri