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Libération

A l'assaut du sommet

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publié le 2 mars 2002 à 22h29

Bernard Laporte a beau s'évertuer à répéter à chaque nouveau rassemblement du club France qu'il n'existe plus de petites équipes et que la motivation et la concentration doivent être identiques lorsque l'on s'apprête à affronter l'Angleterre ou l'Italie, on sentait pertinemment, à quelques heures de ce qu'il faut bien appeler la finale du Tournoi des six nations 2002 (rendez-vous manqué l'an passé pour cause d'obstacle irlandais), que l'ambiance n'était pas la même qu'à l'accoutumée en équipe de France. Non pas qu'il faille voir là la conséquence d'un travers strictement franco-français, mais plutôt une attitude inhérente à la pratique du sport de haut niveau qui veut que plus l'obstacle est difficile à franchir, plus l'on ressent la nécessité de se transcender.

En l'occurrence, il va falloir sérieusement réévaluer le taux collectif de transcendance (Jo Maso parle de «dépassement mental indispensable») face à un rival redoutable, dont Bernard Laporte assure qu'il constitue la machine rugbystique la plus performante du moment. Opinion partagée, il va de soi, par Clive Woodward et son staff alambiqué. Sauf que, expérience oblige, le tacticien britannique sait parfaitement que toute mécanique, aussi bien huilée soit-elle, est appelée un jour ou l'autre à se dérégler. Ainsi, l'an passé à Twickenham, en dépit de la correction qu'ils ont reçue (19-48), les Français ont non seulement marqué un essai (Bernat Salles) sur une attaque en première main, mais ils ont également déchiré le