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Portrait

Back va de l'avant

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Le troisième ligne anglais, longtemps écarté, est devenu incontournable.
publié le 2 mars 2002 à 22h29

Capitaine emblématique du XV d'Angleterre, aussi réputé pour sa vaillance sur le terrain que pour sa propension à y distribuer des bourre-pifs en toute impunité, Martin Johnson, dit «Johnno», manie également à la perfection l'humour britannique. Ainsi, sommé un soir de match de donner son avis sur son coéquipier de Leicester (et de l'équipe nationale), le troisième ligne voltigeur Neil Back, se fendit-il d'un inoubliable: «Backy? C'est un nabot, il perd ses cheveux et ses dents de devant sont toutes fausses. Accessoirement, c'est aussi l'un des plus grands flankers de tous les temps.» Jugement aussitôt tempéré par l'intéressé, embarrassé: «Je connais mes capacités. Je sais que je ne suis pas le meilleur rugbyman du monde.»

Ténacité. Le meilleur, probablement pas. Mais assurément le plus tenace. Né au sein d'une famille modeste de Coventry en janvier 1969, Neil Back a dû sérieusement batailler pour s'imposer enfin, à 28 ans, comme l'un des éléments incontournables de l'équipe d'Angleterre, au point de se voir désormais confier le leadership du groupe, en cas de défection ponctuelle du géant Johnno.

International scolaire puis moins de 21 ans, Neil Back, qui, gamin revendiquait Jean-Pierre Rives comme unique modèle («il était si talentueux, et blond comme moi, quoi de plus naturel que de chercher à l'imiter?»), a été au centre d'une polémique qui, pendant cinq ans, a agité le rugby anglo-saxon. Geoff Cooke et Jack Rowell, les deux entraîneurs nationaux successifs, jugeaient son