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Libération

Pauvre Albion

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publié le 4 mars 2002 à 22h29

Que nous avait-on rebattu les oreilles, à juste titre, sur les vertus du rugby anglais: son championnat, ses méthodes, ses joueurs, son quinze national. Nous n'existons, semble-t-il, que par l'imitation des meilleurs, à la remorque de la recherche australienne ou de l'organisation anglaise. Idée concrétisée par l'ouragan Top 16 qui engloutit d'abord les techniciens français comme coquilles de noix et les étrangers en suivant. Ainsi, la perfide Albion allait croquer le gentil coquelet. Elle, la reine de la constance, sûre de son rugby et de sa force, sa confiance frisant la suffisance, à la recherche du Grand Chelem qui s'évanouit depuis 1999. Lui, le roitelet de l'événement, aux gammes balbutiantes dans le Tournoi mais à la capacité éternelle de vaincre les meilleurs. Là résidait la problématique, trop souvent oubliée. La Manche est longue à traverser pour des Anglais asphyxiés, la tête maintenue sous l'eau par une défense agressive et lucide, toute en discipline et intelligence tactique. Des plaquages intransigeants et de remarquables soutiens intérieurs défensifs intervenant immédiatement sur le plaqué coupent ce dernier de ses soutiens proches; d'inquiétants cerbères traquent Wilkinson: le XV de la Rose, privé de continuité et d'options tactiques, en panne de stratégie, se retrouve sans solution offensive si ce n'est le un contre un où Robinson excelle et le prouve. Les Français ont le ballon? L'Angleterre reçoit une leçon tactique. Elle attend les Bleus sur la largeur ma