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Libération

Les «travailleurs» de Tel-Aviv s'invitent au bal

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publié le 14 mars 2002 à 22h35

Jérusalem

de notre correspondante

L'étonnant parcours de l'Hapoel Tel-Aviv en Coupe de l'UEFA prouve que l'on peut être mauvais en politique mais bon en foot. Celui qui a fait renaître le club israélien, opposé ce soir en quart de finale aller contre le Milan AC à Nicosie (Chypre), n'est autre que Moshe Theomim, publicitaire israélien réputé, qui a travaillé plusieurs fois de suite, en vain, sur les campagnes électorales du travailliste Shimon Pérès. C'est peut-être parce qu'il était fatigué de promouvoir un éternel loser (qualificatif souvent accolé au nom de Pérès en Israël), que Theomim s'est jeté avec rage dans la bataille pour faire des joueurs de l'Hapoel des winners.

Plombé. Associé à deux autres hommes d'affaires de Tel-Aviv, le publicitaire a racheté le club en 1997 à la Histadrout, la grande centrale syndicale israélienne fondée par Ben Gourion, pour une somme évaluée par la rumeur à quelque 500 000 dollars (570 000 euros). Créé en 1910, le club est alors à la dérive, plombé par les dettes de la Histadrout, qui a longtemps été un des premiers employeurs d'Israël. Les nouveaux patrons décident de lui donner les moyens de revenir au top niveau et recrutent un entraîneur israélien, Dror Kashtan. Dénommé «le Sphinx», parce qu'il ne rit jamais, Kashtan est un homme assez controversé, car incroyablement dur et sévère. Né en 1944 dans une famille ouvrière, il ne croit qu'au travail et à la rigueur. Il ne peut mieux représenter l'Hapoel, le «travailleur» en hébreu, dont l'emb