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Libération

L'Everest au nom du père

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Cinquante ans après l'expédition paternelle, le Genevois Yves Lambert entreprend l'ascension du Toit du monde.
publié le 15 mars 2002 à 22h35

Aujourd'hui, Yves Lambert part à la conquête de l'Everest. A priori, ce départ n'a rien d'exceptionnel. Tous les ans, un peu plus d'un millier d'alpinistes gravissent le sommet. Mais cette expédition suisse revêt un caractère particulier. Yves Lambert s'en va terminer ce que son père, Raymond, n'avait pu achever il y a cinquante ans. Il va installer symboliquement et définitivement son père dans la légende de l'himalayisme. En mai 1952, Raymond avait accédé au rang de héros suisse en devenant, avec Tensing Norgay sherpa, l'homme le plus haut du monde. Tous deux étaient montés à plus de 8 600 mètres, sans pour autant atteindre le sommet de l'Everest, intouchable et pourtant à moins de 200 mètres d'eux.

Pour les incultes de la montagne, l'exploit de 1952 est tombé dans l'oubli. Ne reste qu'une trace sur les cartes, l'Eperon des Genevois. Tensing, lui, deviendra un mythe un an plus tard. En 1953, il foulera le sommet en compagnie d'Edmund Hillary, le Néo-Zélandais.

Lien. Yves, né en 1961, raconte avec pudeur l'histoire de son père. En allant achever l'ascension de l'Everest, «je ne m'offre pas une psychanalyse à peu de frais, dit-il. De toute façon, ça fait vingt ans que je marche dans ses traces en montagne...» L'alpinisme est le lien qui le relie à son père, mort en 1997, et dont il était allé disperser les cendres au sommet du Mont- Blanc, «c'était sa volonté». Yves ne se sent pas prisonnier d'une tradition familiale. Après avoir découvert la montagne à 20 ans, il réussit