New York de notre correspondant
Les scientifiques parlent de «scénario cauchemar». Bientôt peut-être, dans une compétition d'athlétisme, un quasi-inconnu taillé comme Superman se présentera au départ du 100 mètres. Et remportera l'épreuve au nez et à la barbe des favoris. Jusqu'à ce que l'on se rende compte qu'il porte en lui des gènes qui ne sont pas les siens.
L'apparition du premier athlète «génétiquement modifié» n'est pas pour tout de suite. Mais la perspective préoccupe suffisamment les autorités sportives pour que l'Agence mondiale antidopage (AMA) ait organisé la semaine dernière, au nord de New York, une conférence sur le thème «croissance génétique et performance athlétique». Durant trois jours, scientifiques et sportifs ont évoqué les dangers potentiels de dopage liés au développement de la thérapie génique et des techniques de transfert génétique. «La thérapie génique peut révolutionner l'approche de la médecine quant à la guérison de certaines maladies ou à l'amélioration de la qualité de la vie, a résumé Richard Pound, président de l'AMA. Malheureusement, la même technologie peut être détournée à des fins d'accroissement de la performance athlétique.»
Dans quatre ans. Selon les experts, les possibilités sont en effet très nombreuses. L'injection de gènes dans l'organisme peut à la fois guérir un muscle blessé et accroître de manière significative la masse musculaire (lire ci-contre). Si la plupart des expériences sont aujourd'hui réalisées sur des animaux, on parl