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Libération

L'alternance

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publié le 25 mars 2002 à 22h42

Sept matchs, sept victoires : depuis l'automne, le rugby français gagne. Après avoir vaincu les Nations du Sud, nos coquelets dominent le rugby européen et se retrouvent à portée du Grand Chelem. Etonnant, tout comme la première mi-temps à Murrayfield... Que pouvait-on craindre des Ecossais ? La mobilité de leur pack d'avants, leur capacité à enchaîner et à mettre du rythme, notamment lors de folles entames. Aussi, d'aucuns attendaient un XV de France appuyé sur sa puissance physique ­ mêlée d'airain, mauls ancestraux ravageurs ­ et, pour les plus pessimistes, de savantes temporisations avec pieds chauffés à blanc et passes aux vestiaires. Mais les Bleus désirent manifestement prendre le match à leur compte à partir de schémas maintenant ancrés : volonté de jouer, de déplacer le jeu sur la largeur pour étirer la défense, créer des intervalles et s'y engouffrer goulûment. Tout ceci dans la plus grande vitesse d'exécution, sans temporisation, la polyvalence des rôles permettant l'économie d'énergie nécessaire à la performance physique. Les Ecossais étant fidèles à eux-mêmes, une mi-temps durant, nous assistons à une catharsis de passes, de courses longues, de séquences interminables, éternelles. Enorme intensité, rythme fou, poumons en feu, cerveaux surirrigués et leurs corollaires, à savoir des imprécisions dans les passes, un trop-plein d'initiatives personnelles et quelques erreurs stratégiques et tactiques. 10-3 à la mi-temps propre, volumineuse. Il aurait fallu, dans cett