Londres de notre correspondant
Trop gourmand, le football anglais a-t-il tué la poule aux oeufs d'or ? Ses responsables refusaient catégoriquement de revoir à la baisse des droits de retransmissions léonins passés avec la télévision numérique, ITV Digital (lire ci-dessous). Confrontée à de mauvais taux d'audience et à la chute des rentrées publicitaires, la société britannique a voulu modifier des barèmes négociés en pleine prospérité. Faute d'un compromis, elle a déposé son bilan mercredi. Privés d'une de leurs principales sources de revenus, plusieurs clubs pourraient être acculés à la faillite.
Folles dépenses. A la fin des années 90, l'apparition de chaînes payantes comme Sky ou ITV Digital, a ouvert une ère d'opulence dans le monde du sport. Profitant de la concurrence effrénée entre ces nouveaux médias, les professionnels du ballon rond sont parvenus à arracher des droits de retransmission sans précédent. Durant l'été 2000, la chaîne par satellite de Rupert Murdoch, British Sky Broadcasting (BSkyB) a signé un contrat de 1,1 milliard de livres (1,65 milliard d'euros) avec la Premier League, l'équivalent de la première division française. Au même moment, ITV Digital s'engageait à verser 315 millions de livres (515,5 millions d'euros) sur trois ans à la Football League, qui rassemble les 72 autres équipes professionnelles (Divisions un, deux et trois). Elle croyait coiffer sur le poteau l'ensemble de ses rivaux en proposant une somme quatre fois supérieure au tarif précédem