Limerick envoyé spécial
La route de campagne qui mène au Nenagh Ormond Rugby Club n'est qu'une longue file de voitures garées. Un petit millier de personnes orne les gradins du stade. Ce dimanche, deux équipes de D2 appartenant au Munster ont rendez-vous avec leur avenir. Le match est acharné comme c'est l'usage ici. Nous sommes dans le comté de Tipperary, à trente kilomètres de Limerick, la ville du midwest située sur les bords de la rivière Shannon. L'arrière de Cork Constitution se prépare à transformer une pénalité qui sera fatale à l'équipe de Nenagh. Une quinte de toux brise un silence respectueux et total. Le rugby, comme une deuxième religion, dicte sa passion jusque dans ces campagnes.
Sport numéro 1. Limerick vit de rugby, se nourrit de rugby. Depuis près de dix ans, les clubs de cette ville de 80 000 habitants, dominent le championnat. La cité qui vit naître Rose Fitzgerald, la mère du président Kennedy, alimente régulièrement les rangs de l'équipe de Munster, elle-même grosse réserve de l'équipe nationale avec ses quatorze clubs de D1 et ses 47 de D2. «Contrairement au reste du pays où le rugby n'est que le sport numéro quatre (1), à Limerick il est le numéro un. Dans la rue, on ne parle pas d'autre chose et dès que les gamins ont cinq minutes, c'est au rugby qu'ils jouent, pas au foot.», précise Eamon Dooley, le président du club de Nenagh, que la défaite de son club n'atteint pas. «Ce fut un bon match, à l'image du rugby qui est proposé par ici, dit-il avec fiert