Auxerre envoyé spécial
Un rayon de soleil vient percer la déception ambiante. Derrière les travées du stade de l'Abbé-Deschamps, les joueurs de l'AJ Auxerre courent. Un décrassage pour oublier, pour se remobiliser avant la venue de Lyon, dimanche. Au loin, un petit bonhomme rondouillard, la soixantaine bien masquée, déambule inlassablement. Guy Roux ronge son frein. La veille, ses protégés ont perdu à Marseille un match qui aurait pu leur permettre de revenir à trois points du leader, Lens. Du coup, la rencontre face à Lyon, deuxième, revêt une saveur particulière. Au point de se révéler décisive dans la course à l'Europe. «La défaite du match aller (3-0) nous est restée en travers de la gorge !, se révolte le Sénégalais Khalilou Fadiga. Nous devons absolument battre Lyon pour terminer européens. Réussir une telle saison pour rien, ce serait un scandale.»
Ambition. Dans les vestiaires bourguignons, l'éternel refrain : «Nous visons le maintien», a trouvé un écho plus ambitieux. Même le discours de Guy Roux, traditionnellement prudent, a évolué : «Finir cinquièmes serait une énorme déception. Nous aurions le sentiment de rester devant le buffet», lâche-t-il, de sa voix rauque. Le buffet ? La Ligue des champions. L'AJ Auxerre, longtemps machine à former des joueurs «vendus» ensuite à de plus grosses écuries, a de l'appétit. Pour éviter la fringale, le club entend donc conserver les Cissé, Mexès, Kapo et autres Boumsong. Une somme de talents estimée à quelque 100 millions d'euros.