Dimanche, deux stars internationales de l'athlétisme, Paula Radcliffe et Hailé Gebreselassié, vont redevenir des débutants. En s'alignant pour la première fois sur le marathon, à Londres, les deux spécialistes de la piste embrassent une nouvelle carrière, loin des 10 000 mètres ou des cross qui ont fait leur réputation. Seulement, passer de la piste à l'épreuve reine de l'endurance est loin d'être aisé, même pour un grand champion.
Vrai visage. Premier piège à éviter : l'euphorie. Elle gagne le coureur pendant les 30 premiers kilomètres. L'athlète peut croire que, contrairement à sa légende, la course n'est pas si difficile. Généralement, le vrai visage du marathon réapparaît à l'approche du 30e kilomètre, là où «les défaillances se paient cash», selon Jean-Jacques Renier, coordinateur du marathon à la Fédération française d'athlétisme. Seuls les coureurs qui ont su s'économiser auront une chance d'aller jusqu'au bout.
S'économiser est la deuxième difficulté de la course. Le marathonien doit apprendre à se faire petit, à «serrer les dents» en collant au train des lièvres qui dictent le rythme. L'attitude doit être relâchée, les épaules souples, la foulée régulière. Le moindre à-coup impose de puiser dans ses réserves. L'Ethiopien Gebreselassié a pourtant annoncé une stratégie de course très éloignée de cette vision malthusienne : «Je préfère partir vite dès le début, après il s'agira juste de tenir le coup», a-t-il annoncé après avoir gagné le semi-marathon de Lisbonne il y a