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Libération

Roubaix des anges

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Créée en 1896, la course se confond avec l'histoire sociale de la ville.
publié le 13 avril 2002 à 23h02

Roubaix envoyé spécial

Paris-Roubaix, dont la centième édition se déroule dimanche, se dispute toujours avec des accessoires. Il faut des pavés, plutôt moussus, et, de préférence, des coureurs élevés sous la mère. A un tel point qu'on a pu douter de la qualité du lait français, car, de 1956 (Louison Bobet) à 1981 (Bernard Hinault), pas un Français ne l'a emporté. On sait aussi que la bicyclette agit curieusement sur l'homme, au point d'ailleurs de le rendre tout crémeux. Des exemples ? En voici une paire qui dira assez que derrière les portraits des vainqueurs en tricot de laine, la vérité du vélo se cache parfois au fond du verre à dents.

«Picon-vin blanc-zitrone»

Il existait jusque dans les années 70 un bistrot à deux coups de pédale du vélodrome qui s'appelait Chez Pétrieux, à l'angle des rues Jules-Guesde et de Lannoy. Un bistrot qui sentait le propre, tenu par les Pétrieux, père et fils, tous deux fort amateurs de vélo. Le fils fut même adjoint aux sports à la mairie et c'est comme ça que le vélodrome porte aujourd'hui son nom. Les Pétrieux avaient la particularité de se prénommer tous les deux André, ce qui est pratique quand on est dans le commerce. Un jour, un consommateur pousse la porte et demande si c'est bien ici qu'on peut acheter des billets pour l'arrivée de Paris-Roubaix, car, à l'époque, il fallait des billets pour accéder au vélodrome. Le père regarde alors son fils, puis les deux regardent, en levant le sourcil, ce drôle. «C'était hier qu'il fallait venir, mo