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Libération
Portrait

Une pneu manie incurable

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Ce passionné sévit depuis plus de trente ans dans les sports mécaniques.
publié le 13 avril 2002 à 23h02

Imola envoyé spécial

Pierre Dupasquier a un peu sacrifié à la mode de la Formule 1. Dans un monde où la con currence commerciale est exacerbée, il s'est enfin décidé à revêtir l'uniforme maison. Pour les rares habitués du paddock qui ne reconnaîtraient pas sa silhouette sèche et nerveuse, son appartenance à la vénérable maison Michelin ne fait pas de doute. Longtemps, le directeur de la compétition du manufacturier de Clermont-Ferrand s'est contenté d'enfiler un «costume» de travail auvergnat Adolphe Lafont noir sur une élégante chemise blanche. Ce n'était pas pour se donner un genre, mais pour écarter un souci vestimentaire. Car l'esprit de ce petit homme énergique est entièrement tourné vers le sport mécanique, et surtout la vie et la mort des pneus de compétition.

S'il présente le visage d'un baroudeur de 50 ans, Dupasquier en avoue presque 65 : «Le plus dur, c'est de se retourner et de s'apercevoir qu'il n'y a plus grand monde. J'ai encore perdu un ami la semaine dernière. Alors, il vaut mieux regarder devant et rouler...» Et devant lui, le quatrième Grand Prix de F1 de la saison, ce week-end à Imola. Après, il y aura celui de moto en Afrique du Sud, puis à nouveau celui de F1 en Espagne. Plus tard, Pierre Dupasquier trouvera le temps d'aller assister ses hommes au rallye du Kenya. Dans ce tourbillon, le responsable de la compétition du Bibendum est dans son élément et, même si certains évoquent une possible retraite prochaine, lui élude cette question.

Sensations fortes. A