Les socios catalans et madrilènes ont attendu ça pendant plus de quarante ans. En 1960, déjà, les deux plus grands clubs d'Espagne s'étaient affrontés en demi-finale d'une Coupe d'Europe. Hier, le FC Barcelone accueillait le Real Madrid pour le match aller de la première demi-finale de la Ligue des champions. Depuis trois semaines, la péninsule ibérique ne parlait plus que de ce choc. A raison : il a tenu toutes ses promesses. Même sans Figo (transfuge du Barça au Real), opportunément suspendu, ni Morientes, le buteur blessé de Madrid. Et même sans Rivaldo, écarté de l'équipe catalane à cause d'une petite entorse.
Festival. Avec un tel enjeu et deux équipes dotées d'un formidable réservoir de stars, le spectacle était assuré. Et il fallait être doté d'une belle souplesse de nuque pour suivre les multiples attaques et offensives des deux équipes dès les premières minutes. Le Real, qui ne s'est plus imposé sur l'immense pelouse du Camp Nou depuis près de vingt ans, montre ses velléités dès le coup d'envoi. Mais la première frappe dangereuse côté Barça vient de Kluivert. Le public de Barcelone a tout juste le temps de s'en réjouir que déjà le Real s'est offert un corner. Qui ne donne rien. Pas plus qu'un nouveau tir exceptionnel du Néerlandais Kluivert, superbement dévié par Cesar.
C'est alors un festival d'attaques et de contres. Et les alertes se succèdent. Le Madrilène Luis Enrique, sans doute agacé d'avoir pris un carton jaune, martyrise la barre transversale. Raoul, pourtant