Lyon de notre correspondant
Il est 20 heures samedi, et Lyon ne doit pas perdre pour espérer jouer le titre, samedi, contre Lens. Comme leur équipe joue à Bordeaux, des dizaines de supporters lyonnais ont réservé leur table dans un restaurant pour y suivre la rencontre à la télévision. Yvan, le tôlier, ne sait plus où donner de la tête. Dans la salle, quelques femmes, beaucoup d'hommes, et pas de quartier pour l'adversaire. Dhorasoo, ex-meneur de jeu lyonnais prêté aux Bordelais, joue bien. Trop bien. A chaque action, il est hué. Un débordement ? «Hou ! Traître !» Une percéeÊdans l'axe ? «Judas !» Une passe millimétrée ? «Vendu !» Eh bien non, pas encore, au grand dam de Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, qui a pourtant besoin de trésorerie.
«Foé, va t'acheter un pied.» Lens vient d'ouvrir le score à Bollaert face à Guingamp. L'heure n'est plus à la poésie dans la cantine lyonnaise. Soudain, Pauleta marque pour Bordeaux. Une insulte fuse, les supporters se tiennent la tête. Mais c'est une fausse alerte : l'arbitre siffle un hors-jeu douteux. La tension monte encore. Malheur au Lyonnais qui rate son action. «Foé, va t'acheter un pied!» hurle un footballeur du dimanche. Les patrons se démènent, courbent l'échine lorsqu'ils passent devant les écrans. Le saumon arrive sur la table. «On est reçus !» apprécie un convive. Le Bordelais Dugarry et le Lyonnais Foé reçoivent un carton rouge, et tout le monde spécule sur l'issue d'un match à dix contre dix.
A l'écran, PSG-Metz rempla