A l'approche de son con grès du 29 mai à Séoul, la Fédération internationale de football (Fifa), présidée par Joseph Blatter, candidat à sa propre succession, a convoqué ce matin un comité exécutif (CE) extraordinaire pour examiner les questions financières qui empoisonnent son fonctionnement depuis des mois. Un point risque de cristalliser toutes les oppositions : il concerne l'audit interne lancé le 9 mars sur les comptes de la Fifa, et notamment les conséquences du crash du groupe suisse ISL-ISMM, qui gérait ses droits TV et marketing.
L'audit a été voulu par une majorité du CE, 13 des 24 mem bres, dont les 8 représentants de l'Union européenne (UEFA), dirigés par le Suédois Lennart Johansson, vieux rival du Suisse Blatter. Après avoir apparemment accepté la décision de son CE, Blatter a unilatéralement suspendu les travaux du groupe ad hoc des six «contrôleurs» présidé par l'Ecossais David Will. Au prétexte que des documents auraient été volontairement exfiltrés, en violation du principe de confidentialité entourant ce genre d'enquête.
Audition. Sans surprise, Johansson a fait alors donner l'artillerie lourde contre son vainqueur lors de l'élection à la tête de la Fifa en juin 1998 à Paris. «Conduite inacceptable», a-t-il accusé. «Une fois encore, le président de la Fifa se livre à un véritable coup de force. Sa manière d'agir est sans précédent dans l'histoire de l'institution», a renchéri le Norvégien Per Ravn. Une rumeur assassine parcourt depuis toutes les instances du