Bruno Peyron et son équipage sont arrivés hier à Brest au terme d'un périple autour du monde à bord de son catamaran Orange, qui a duré 64 jours, 8 heures, 37 minutes et 40 secondes autour du monde. Le record détenu par Olivier de Kersauson sur son trimaran Sport Elec en 1997 en 71 jours se trouve donc pulvérisé. La deuxième tentative de Peyron a été la bonne. Une première fois, le 14 février, la tête de mât se brise une demi-heure après le départ. Peyron et son équipage repartent le 2 mars, mais jusqu'à hier ils auront connu l'angoisse de prendre le mât de 40 mètres de haut sur la figure, la rotule sur laquelle il repose menaçant de se fendre pour de bon. On ajoutera que jamais on ne vit un capitaine si consciencieux.
Intuitif. Peyron disait samedi qu'il tenait à toucher terre avant la fermeture du bureau de vote. Il serait ensuite allé manger un gigot-flageolets. Ce sont de toute manière des vertus provinciales qu'il convient de garder. En cela, Peyron, 46 ans, a toujours eu une conduite dictée par ses sentiments. Quelle est-elle ? Celle de l'aîné d'une famille de cinq dans laquelle la mer, il faut le dire, est essentiellement une occupation amoureuse. Quel genre d'homme est-il ? «Il procède par intuitions», dit de lui Denis Horeau, aujourd'hui directeur de la Solitaire du Figaro et qui l'a accompagné dans l'organisation de The Race. «C'est un homme sensible. Or, les sensibles sont souvent assez peu compris. Il s'est souvent heurté à des gens qui ne saisissaient pas ce qu'i