Lyon de notre correspondant
Pour la première fois, samedi soir, Gerland entonne : «On est les champions, on est les champions. On est, on est, on est les champions !» Il restait dix minutes à jouer, mais l'OL mène 3-1, et la délivrance approche. Sur la place Bellecour, plusieurs milliers de personnes s'entassent devant l'écran géant. D'autres dans les cafés, les restaurants de la ville. Et dans le stade, chauffé à blanc, longtemps avant le coup d'envoi. La libération, enfin. Après cinquante-deux ans de course après le titre, «titillé plusieurs fois ces dernières années», selon le mot de Joël Muller, le très digne entraîneur lensois. Il aura fallu cette si longue attente, puis une course-poursuite, et enfin la saison jouée sur un seul match. Autant de matières explosives, pour une vraie nuit de fête.
Pelouse envahie. Au coup de sifflet final, le staff lyonnais s'est longuement enlacé, pendant que les joueurs se ruent sur les tribunes, transformées en autant de kops. Les portes des gradins s'ouvrent devant les spectateurs qui envahissent la pelouse, à l'invite du speaker. Les stadiers forment un rang serré pour protéger les joueurs, juchés sur une estrade. Jacques Santini, l'entraîneur, vit cet instant avec plus de calme, et une sérénité très inhabituelle. «Ça n'a pas été facile tous les jours de me supporter, reconnaissait-il. Mais, à l'arrivée, c'est une énorme satisfaction professionnelle. Toute une ville attendait ça depuis tant d'année s!»
Les joueurs regagnent les vestiaire