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Libération

Le championnat coréen dévoré par les géants industriels

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Les équipes de foot dépendent de leurs sponsors et des luttes corporatistes.
publié le 20 mai 2002 à 23h31

Séoul envoyé spécial

Dans une Corée du Sud si friande ­ comme le Japon ­ de cartes de visite, le sigle dit tout. Sur celui du manager des Suwon Blue Wings, l'un des meilleurs clubs de football de première division sud-coréen, c'est celui de Samsung Electronics qui apparaît. Ho Seung-lee est avant tout salarié du géant industriel, propriétaire de l'équipe et premier employeur de cette ville de la banlieue de Séoul où auront lieu plusieurs matchs du Mondial. «Je ne dirais pas que le club fait partie de l'entreprise. Mais en tout cas, Samsung est pour nous beaucoup plus qu'un sponsor», élude le manager... dont l'adresse électronique renvoie sur le site Web de la firme.

Mastodontes. Une configuration, il est vrai, banale dans le monde du foot professionnel sud-coréen dominé par les grands groupes industriels. Hyundai, mastodonte s'il en est, ne possède pas moins de trois clubs (Chonbuk, Ulsan et Pusan) malgré la déconfiture financière de plusieurs de ses filiales. LG, le groupe électronique qui sponsorise aussi les équipes de France, de Corée et de Russie, est propriétaire de l'équipe locale de Anyang. Le groupe sidérurgique Posco a dans son giron les équipes de Chunnam et Pohang. L'un des seuls clubs à échapper encore à cette mainmise, le Daejon Citizen («Les citoyens de Daejon»), le doit à la crise de 1997-1998 : son sponsor, le groupe Dong-A, avait alors dû capituler devant sa montagne de dettes. «D'un point de vue financier, le championnat coréen est un championnat corpo», rec