Shizuoka envoyé spécial
En survêtement, Carlos Aparecido Magna distribue ses tracts photocopiés à la sortie des cours. Brésilien, comme son épouse d'origine japonaise, il décida en 1990 de venir travailler dans l'archipel. Carlos fait dans sa ville adoptive d'Hamamatsu ce qu'il savait faire de mieux là-bas, à Sao Paulo : apprendre aux jeunes à jouer au «futebol». Ses tracts, écrits en kanjis (les idéogrammes), donnent les horaires et les tarifs de la petite école de foot privée qu'il a créée à Nippashi-cho, un faubourg de la ville : 3 500 yens par mois (environ 30 euros) pour quatre heures par semaine de dribbles et de mouillage de maillot sur un terrain loué à la municipalité. «Je suis tout à la fois, s'amuse-t-il, l'entraîneur, le comptable, le grand frère.» En bref, un semeur de ballon rond dans un archipel où les ados se rêvent plus volontiers avec une batte de base-ball qu'en avant-centre. Hamamatsu, 600 000 habitants dont 12 000 Brésiliens, est l'ombre de Shizuoka, le chef-lieu de la province du même nom considérée comme le bastion du foot nippon grâce à ses deux clubs pros : le Jubilo Iwata et le Shimizu-Pulse. Entre les deux villes, même le stade Ecopa du Mondial n'a pas tout à fait tranché. Adossé à Shizuoka, le superbe complexe a néanmoins été édifié à l'ouest, vers Hamamatsu.
Record de sélections. Une demi-mesure conforme à la réalité d'une région où le foot s'est enraciné, non pas autour de sa grande métropole, mais dans le sillage des industries électroniques (Son