Sur les gradins, les écharpes rouge et noir aux couleurs du club s'agitent sous la pluie. Un crachin hivernal balaie encore l'île d'Hokkaido, mais les fans de «Consadole» se sont déplacés. Il y a là Koiji, toubib à Otaru, l'ancien chef-lieu de l'île situé à 45 minutes de train ; Makiko, freeter (intérimaire) dans un supermarché, Kenji, journaliste au Susukino Shimbun, une gazette locale...
Pas question de rater l'ultime match de la J-League avant le Mondial. Tous trois sont depuis le lycée des supporters de l'équipe pro de Sapporo, qui reçoit dans son vieux stade d'Atsubetsu l'un des favoris de la D1 nippone : le Jubilo Iwata de Shizuoka (lire Libération de vendredi). Jubilo, sponsorisé par une grande marque de café, roule des mécaniques avec ses trois internationaux et son gardien hollandais, Arno Van Zwam. Consadole est porté à bout de bras par des entreprises locales et s'est saigné pour se payer le Brésilien Maxsandro. Score final : 0-0, et un but refusé pour Consadole : «C'est tout Sapporo, rigole Kenji. Nous, les parents pauvres de l'archipel, n'avons pas de moyens. Mais on se débrouille toujours.»
Eléphant blanc. Pour la Coupe du monde, Sapporo la lointaine, grande métropole de ce Far West japonais qu'est l'île d'Hokkaido, s'est sacrément débrouillée. Son stade, le seul complexe indoor de la compétition, est entré à peine construit au Livre des records, grâce à sa pelouse amovible de 8 300 tonnes montée sur 34 roues, qui permettent de la faire glisser à