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Libération

Ferrero, Ibère attendu

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publié le 27 mai 2002 à 23h36

Le 5 juin 1983, Yannick Noah détruisait en trois sets le Suédois Mats Wilander en finale de Roland-Garros. Jamais, depuis, un Français n'a dominé le tableau masculin. Jamais non plus un serveur-volleyeur n'a remporté le plus grand tournoi sur terre battue du monde, deuxième levée du grand chelem de la saison après l'Open d'Australie. Au vu des forces en présence à Paris à partir d'aujourd'hui, il n'y a aucune chance qu'il en soit différemment cette année. On ne voit guère que le Britannique Tim Henman (souvent placé, jamais gagnant) ou la nouvelle star américaine Andy Roddick pour porter haut les couleurs de l'attaque pure. La puissance et la deuxième balle de service ­ la meilleure du monde ­ du natif d'Omaha (Nebraska) font déjà rêver les esthètes. Mais l'Américain n'a pas encore compris les finesses du jeu sur terre battue, les glissades en bout de course, la nécessité d'intercaler des coups moyens pour laisser du temps au temps.

Kuerten diminué. Dans ces conditions, il faut se tourner vers les «solides», les résistants, les tenants du tennis-pourcentage adapté aux contraintes de vitesse de l'époque pour imaginer le vainqueur de cette édition. L'Espagnol Juan Carlos Ferrero est le mieux placé. Seul Gustavo Kuerten, triple vainqueur de l'épreuve (1997, 2000 et 2001), l'a battu ­ humilié serait plus juste ­ ces deux dernières années, retardant d'autant un sacre que l'on pressent inévitable. Un nouveau succès du Brésilien, opéré à la hanche le 26 février et sans le moindre ré